Restauration carburateurs Pinzgauer

Après le nettoyage du réservoir d’essence, puis de la pompe à essence, j’attaque les carburateurs.

Le démontage est simple : retirer le câble du starter, démonter la durite d’essence, désaccoupler la tringlerie des gaz (j’adore ce système ca me rappel les commandes de vol des avions), débrancher le circuit électrique des électrovannes (elle servent à étouffer le moteur quand on retire le clef, sinon, le moteur continuerait à fonctionner), puis démontage des écrous.!!

Les deux carburateurs sont d’une saleté repoussante. J’ai du mal à croire qu’ils sont gris aluminium !

Juste après démontage, ils sont vraiment crasse !
Juste après démontage, ils sont vraiment crasse !

Je relève les références (Solex Zenith NDIX 36), et découvre que ce sont des très jolies modèles. Ce sont des doubles corps, avec une tubulure de 36mm par cylindre. Ce sont les mêmes carburateurs que sur les Porsche 356 ! Et c’est déjà la version luxe (36 mm au lieu de 32).

Je trouve que le site de Steyr Puch et de Precisions Matters

les éclatés des carburateurs. Ce sera une aide non négligeable pour restaurer ces bijoux :)

NDIX 36 blueprint

Le démontage offre quelques surprises. Sur la tige de rappel des gaz, j’ai une belle fissure, causé par des années de frottements. Encore un peu et la pièce aurait cassée. Plus de rappel des gaz sur une fin d’accélération : emballement assurée sur un des deux carburateurs.

Les joints sont pour la plupart encore bon, même s’ils présentent un état de fatigue avancé. Je me demande si je ne suis pas la premier à démonter les carbus depuis sa sortie d’usine… ?

L’éclaté des pièces montre bien la complexité de ces carburateurs, avant que l’injection ne soit inventée.

NDIX 36 démonté
Le deuxième carbu démonté, et déjà nettoyé…

La crasse est tellement incrustée (mélange de vapeur d’huile moteur et de poussière) que je passe les pièces dans une marmite d’eau et de lessive.

Passage à la casserolle

Après le bain, je passe les grosses pièces extérieurs à un nettoyeur moyenne pression. Elles retrouvent leurs couleurs d’origines :D

Je nettoie soigneusement chaque gicleur (attention, pas de papier abrasif, ni de brosse en fer), avec un compresseur et une éponge grattoir de cuisine). C’est important car c’est souvent dedans que se dépose les impuretés.

Je profite de ce démontage intégral pour commander chez Steyr Puch des kits de joints. Ainsi, j’aurai des carburateurs vraiment reconditionné. L’achat est assez chère, mais est plus intéressant que de prendre chaque joint à part.

Jeu de joints (set of Gasket) pour carburateur NDIX 36 (Pinzgauer et Porsche)
Jeu de joints (set of Gasket) pour carburateur NDIX 36 (Pinzgauer et Porsche). Réf 7122085190.

Certains joints (notamment ceux du papillon des gaz) sont coûteux. Contrairement à ce que j’ai pu voir sur Internet, ce sont des joints sophistiqués, avec notamment un double système de lèvre. Je comprends mieux le prix maintenant !

Je remonte le tout, puis passe un petit coup de peinture « jacky » sur la tringlerie. A défaut de rouge, ca permettra de la voir et de la protéger.

Avant / Après
Pendant le nettoyage. Un carbu propre, l’autre dans l’état d’origine…
Travail fini !
Les deux carburateurs NDIX36 reconditionnés. C’est propre :)

Prochaine étape : remontage sur le moteur.

13 thoughts on “Restauration carburateurs Pinzgauer”

  1. Bonjour, je suis à la recherche d’info concernant le nettoyage de mes carbus sans les démonter, faut il que je mélange à mon essence un de ces produits miracle ou bien ?
    Concernant les bougies, est tu en standard blindé oui bien avec des produits de substitution ?

    merci de tes précieuses réponses
    nb: j’ai un 712 M

    LPr

    1. Les produits miracles ne peuvent pas grand chose à un carbu trop encrassé. Tout au plus, ils aideront à améliorer un peu la situation, mais sans que ce soit le jour ou la nuit ! Généralement, il y a une grande part de psychologie dans ses produits. Tu l’as acheté, et tu as l’impression qu’il y a une amélioration, alors que ca ne change pas grand chose à vrai dire !

      Bref, à mon avis, il n’y a pas de mystère. Un bon décrassage des carburateurs (et idéalement : un nettoyage de la pompe à essence (simplement le filtre), un bon réglage des culbuteurs, une vidange, un réglage de l’allumage) et tout repart aux petits oignons !

      Dans un carbu, la crasse agit de façon assez perverse :
      Y’a d’abord l’encrassage (et donc d’arriver à décoller la couche de crasse qui s’incruste et gène le passage du carburant). C’est particulièrement visible sur les papillons des gaz. Avec des papillons encrassés, tu auras un ralenti instable (pas le même débit d’air pour chaque carbu, et débit d’air plus important à cause des crasses qui empêchent le papillon d’être au plus proche de la paroi).
      Après, tu as les gicleurs (et sur un carbu de Pinz, tu en as au moins 8 de mémoire). Un gicleur encrassé = moins d’essence qui passe, donc perte de puissance et désynchronisation sur le moteur). Ca donne la sensation d’un moteur qui tourne « carré ».
      Enfin, tu as aussi les joints (nombreux sur un carbu), qui sèchent (surtout avec les moteurs à essence), ce qui occasionne de nombreuse fuites et donc une perte de performance et augmentation de la consommation.

      Dans ton cas, je te suggère de commencer par nettoyer tout les gicleurs. C’est relativement facile à faire et peut déjà t’apporter une différence.

      Pour les bougies, j’ai une version qui a été civilisée. Donc des bougies NGK série 5 (ca fera l’objet d’un article prochainement). Il existe des produits de remplacement (en version civil ou militaire) qui sont à des tarifs plus abordables que Steyr Puch. En fait, il s’agit tout simplement de trouver le sous traitant de Puch (ex: VDO pour la gauge à essence). Ca fera aussi l’objet d’un article avec la liste des produits « compatibles ».

  2. Bonjour,
    Bravo pour votre restauration et merci pour le partage d’info…
    Je viens de refaire mes carbus sur mon 710, ( nettoyage et joints)
    Une question concernant le piston de pompe : la tige de pompe reglable est bien à la bonne dimension (80mm) mais le piston touche le fond de sa cuve, il y a même une flexion du ressort, quand les papillons sont ouvert à fond.
    Est-ce normal ? je n’ai pas fait attention à ce détail avant le démontage.

    1. Bonjour,

      Vous parlez bien de la pièce numéro 91 sur l’éclaté (le blueprint au dessus) ?

      Si oui, j’avais souvenir que la pièce touchait en bout de course aussi. Je n’ai pas touché au réglage. Mais je ne connais pas son impact :(

  3. Bonjour,

    petit conseil, j’ai une fuite au niveau de la pièce 70 de l’éclaté, le joint (71) est encore en bon état en revanche la vis (72) ne serre plus, elle finie par tourner dans le vide… J’ai donc cherché à la remplacer par une vis de diamètre 7mm un peu plus longue (30mm), mais c’est un pas particulier et les vis que je viens d’acheter ne conviennent pas, que faire? une idée ?
    D’avance merci
    Ps: pour info c’est sur un Haflinger 700AP.

    1. Bonjour,
      Si le pas de vis est mort (ce qui est facile avec un mauvais vissage dans l’aluminium), tentez de poser un filet rapporté, type hélicoil (ou équivalent).
      Ou sinon, tentez de re-tarauder.
      Bonne chance!

  4. Bonjour Martin,
    Je suis aussi un Martin, en plein restauration de carbus de pinz 712 eheh !
    Surprise, le joint papier est maintenu avec deux inserts métalliques ? Bizarre ;-)))

    1. Bonjour Martin, Bonne chance pour cette restauration ! Je ne connaissais pas le coup des inserts métalliques. Une photo peut-être ? Je pourrai l’ajouter sur cette page.

      1. Hey Martin,
        Sur le chapeau du carburateur, mon joint papier est maintenu par deux inserts metalliques qu’il faut enlever delicatement. J’imagine que s’ils n’y sont pas, ce n’est pas dramatique, cela doit servir au maintient du joint pour plus de tranquillité !
        Mon nettoyage terminé, le moteur demarre au quart. C’est déjà une bonne chose, mais il demeure inreglable ! Ralenti instable, flamme au carbu a l’acceleration, difficulté a accelerer… Bref, petit a petit j’ai identifié quelques problemes de serrage ou de remontage, mais je n’arrive pas a des miracles. Je vais changer les joints d’embase des carburateurs, sans trop y croire, car je ne pense pas qu’il y ait une prise d’air (main sur le carburateur entraine un etouffement immediat).
        As-tu en prevision un tuto pour regler ces carbus ? Que les utilisateurs habitués a un seul carburateur arrivent a s’en sortir ? ;-D Ce serait drolement chouette.
        Ah, aussi, sur ton eclaté les vis de richesse sont uniquement suivies d’un ressort, ce qui est conforme a mon montage. Mais sur l’eclaté du carbu sur puch.at, il mentionnent un joint torique et pas de ressort. Bizarre n’est ce pas ?

        1. Martin,
          Il existe un excellent tuto chez Flat4 ever (qui partage les mêmes carbus que nous sur certains modèles) :
          https://www.flat4ever.com/obtenez-le-meilleur-de-vos-double-carburateurs/

          Regarde notamment la procédure 11, qui correspond à ton problème.

          Avec ce tuto, tu auras un moteur qui tourne rond.

          Enfin, tu peux utiliser un vacuomètre (ou synchroniseur à dépression) pour régler finement le rapport air-essence. L’idée est de vérifier que la même quantité d’air est admise par chaque carburateur.
          Exemple : https://www.mecatechnic.com/fr-FR/synchroniseur-de-carburateur-a-aiguille_VO09552.htm

          POur les vis de richesses, peut-être que Puch a fait évoluer le montage. Dans ce cas, essaye de le faire marcher avec ce que tu as, ca marchait avant ;)

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